Mille et une Tunisie : Qu’est ce qui vous a inspiré l’idée de lancer ici C’offrez Cado?
Amine Abdelkhalek : L’idée de C’offrez Cado date maintenant de deux ans. Il faut dire qu’à l’époque, mes deux amis et associés, Selim KOOLI et Hamed CHAABOUNI, et moi avions déjà pris la décision de lancer notre projet en Tunisie.

Nous étions à l’époque tous les trois en France, à Paris ou à Grenoble, et pendant plusieurs mois nous étions à la recherche d’une idée qui nous passionne et qui a un fort potentiel économique, notamment en termes de croissance et de rentabilité. Et c’est par un pur hasard qu’un jour, au mois de mars 2010 plus précisément, lors d’une journée de rencontres entre les anciens du MBA HEC et des participants, en discutant avec un ancien du MBA que le concept a été abordé.

Je fais un bref rappel de ce qu’est un coffret cadeau pour ceux qui ne le connaissent pas : C’offrez Cado, comme son nom l’indique, est un élégant coffret contenant un catalogue détaillé des prestations proposées dans différents univers (Bien-être, Soins & Beauté, Escapade, Escapade Bien-être, Gastronomie, Découverte) et une carte cadeau, sans indication de prix, qui permet d’en bénéficier. Le bénéficiaire du cadeau n’a plus qu’à faire son choix parmi les offres proposées, d’en réserver une et d’en profiter sans qu’il n’ait rien à payer en plus. J’ai trouvé cette idée intéressante et passionnante surtout qu’elle résout un véritable problème, celui du choix du cadeau. Je l’ai proposée à Selim et Hamed qui étaient aussi de cet avis. Nous nous sommes donc penchés dessus et avons fait des recherches. Et c’est là que nous avons découvert le potentiel de ce concept.

Partout en Europe occidentale, le coffret cadeau était une véritable réussite. Il commençait à s’exporter en Asie et aux Amériques. Au Maroc, plusieurs marques étaient en train de voir le jour… Le concept avait fait ses preuves aussi bien en occident que dans un pays très proche d’un point de vue économique, social et culturel de la Tunisie. Le premier test de l’idée était validé. Est venue par la suite la phase de l’étude de marché qui s’est avérée elle aussi positive. Tous les indicateurs étaient donc favorables et nous avons donc commencé à travailler sur le plan d’affaires pour la mise en place du projet. Cela a pris sept mois environ…

Pensez-vous que C’Offrez Cado  via notamment les coffrets «Escapades», «Escapades et Bien-être» et bientôt «Découverte» est un moyen de promouvoir et  de développer le tourisme intérieur?
Naturellement… Ce qui est génial dans notre concept est le fait d’offrir une expérience, un souvenir, donc intangible, à travers un joli cadeau tangible. Avant C’offrez Cado, cela n’était pas possible ou du moins l’était mais avec des contraintes. A titre d’exemple, si on voulait offrir un séjour à l’hôtel pour un couple d’amis, sans C’offrez Cado on était obligé de fixer et la date et le lieu du séjour. Cette contrainte n’existe plus vu que celui qui reçoit un coffret cadeau a le choix et du lieu et de la date de son séjour.

Ceci est vrai pas uniquement pour l’univers du séjour mais pour tous les autres : Bien-Être, Gastronomie, Découverte… Donc, et pour répondre à votre question, le fait de répondre à un besoin existant par un produit existant qui, jusque là ne lui était pas clairement destiné explicitement, permet d’agrandir, de manière modeste certes, le nombre de consommateurs des produits touristiques et donc de participer, de manière modeste encore une fois, le tourisme intérieur. C’est la première contribution.

La seconde contribution, et elle est aussi importante à mon sens que la première, est la visibilité que nous donnons à nos partenaires dans nos catalogues. Je pense qu’en Tunisie, nous avons des produits touristiques d’une bonne qualité et parfois même d’une excellente qualité. Ce qui leur manque en général, à mon avis, c’est la manière dont ils sont présentés au consommateur. Cela concerne aussi bien les hôtels que les maisons d’hôtes, aussi bien les centres de thalassothérapie que les spas… Les produits sont là, la qualité est là mais le consommateur ne le voit pas. Ce que nous apportons à nos partenaire est cette mise en avant de leurs atouts et nous nous efforçons dans chaque page de chaque catalogue de C’offrez Cado de le faire. C’est une manière de rapprocher les consommateurs de nos partenaires et de contribuer aussi au développement du tourisme intérieur…

Quels sont les 1ers retours que vous avez par rapport aux C’Offrez Cado et comment vous projetez-vous dans 5 ou 10 ans?
Il y a deux types de retours. Le retour sur le concept et le retour sur les prestations dont les bénéficiaires des C’offrez Cado profitent.
Concernant le premier point, il y a, là aussi, deux indicateurs dont l’un est qualitatif et l’autre quantitatif: le retour des personnes qui entendent parler du concept et le niveau des ventes. Je commence par le qualitatif : Toutes les personnes à qui nous avons expliqué le concept le trouvent à la fois original, utile et un « remède » au problème du choix du cadeau et de la peur d’offrir un qui ne plaît pas. Nous considérons ce retour positif et prometteur. L’indicateur quantitatif est le niveau global des ventes, et il est jusque là au dessus de nos estimations, ce qui est rassurant et renforce notre conviction que C’offrez Cado a de beaux jours devant lui.

Nous arrivons aux retours des bénéficiaires des C’offrez Cado. Nous avons mis en place un suivi après vente pour collecter leurs retours et évaluer les services de nos partenaires. Trois à quatre jours après la consommation des c’offrez Cado, nous appelons les bénéficiaires et leur demandons leur niveau de satisfaction. Les retours varient de satisfait à impeccable… Nous en sommes à notre tour très satisfaits !

Concernant la deuxième partie de votre question, notre ambition est de faire du coffret cadeau la première idée qui vient à l’esprit de quelqu’un qui souhaite offrir un cadeau. Nous avons également plusieurs projets, toujours en synergie avec ce concept et en rapport avec le cadeau que nous mettrons en place au fur et à mesure…

Depuis de nombreuses années, l’administration et les professionnels du tourisme tunisien bataillent pour tirer la destination Tunisie vers le haut en construisant une image plus « haut de gamme ». Or vos C’Offrez Cado sont dans cette dynamique du luxe, de l’exigence et de la qualité. Pensez-vous qu’un tourisme haut de gamme peut trouver sa place en Tunisie?
Je pense que l’image du tourisme tunisien n’est pas une fatalité mais un choix. Ceci est vrai aussi bien pour le consommateur tunisien que pour le consommateur étranger. En ce qui nous concerne, nous nous efforçons de sélectionner minutieusement des partenaires qui non seulement sont dans le « haut de gamme » mais surtout qui délivrent une prestation de qualité génératrice de satisfaction et de bouche à oreille positif.

Comme beaucoup de jeunes, vous êtes revenus en Tunisie après la Révolution, qu’est-ce qui a motivé cette décision après un brillant parcours universitaire et professionnel à l’étranger?
Pour être honnête, notre décision de retourner en Tunisie était prise avant la révolution. Pour ma part, elle était motivée par un choix personnel et par une conviction que notre pays ne peut évoluer sans la contribution de chacun. Je voulais apporter ma brique à l’édifice et je me sentais redevable envers la Tunisie qui, entre autres, avait financé à travers une bourse d’excellence mes études d’ingénieur en France. Certes, je pouvais rester en France ou partir ailleurs pour avoir une carrière « brillante » comme vous dites mais je considérais et considère encore que ma réalisation personnelle n’est pas réduite à la réussite professionnelle et financière. La révolution, que j’ai vécue pleinement depuis la France et à partir du 6 janvier 2011 en Tunisie a donné encore plus de sens à cette vision des choses. L’évolution actuelle des choses malgré l’incertitude et le manque de visibilité actuels ne fait que renforcer ma conviction que la Tunisie a besoin de tous ses enfants pour créer un climat serein de vivre ensemble qui passe par la politique certes, mais surtout par l’économie…

Propos recueillis par Aurélie Machghoul

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