La Maison des Arts du Belvédère (re)devient Centre national d’Art Vivant

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Mille et une Tunisie : Sana Tamzini, vous venez d’être nommée par le ministre de la Culture Ezzeddine Beschaouch à la direction Centre National d’Art Vivant (ex Maison des Arts du Belvédère). Pouvez-vous brièvement vous présenter et nous dire qu’elle est votre parcours artistique ?

Sana Tamzini : Je suis designer d’intérieur, professeure universitaire à l’Ecole Supérieure des Sciences et Technologies du design de Tunis et installatrice, c’est-à-dire que je m’inscris définitivement dans le champ de l’art contemporain. Diplômée de l’Institut supérieur des Beaux-arts de Tunis, j’ai ensuite poursuivi des études en Arts Plastiques et Sciences de l’Art à Paris I Panthéon-Sorbonne. Mon travail d’artiste consiste à expérimenter l’espace à partir de vidéos, de photographies, etc. et en utilisant la lumière comme matière. J’interroge les usagers d’un espace sur la perception qu’ils ont de ce même lieu. En 2009, j’ai été la scénographe de l’exposition « La part du corps » dont Rachida Triki était commissaire et en 2008 j’ai exposé avec Giuseppe Penone « Proximités » au Palais Keireddine.

Mille et une Tunisie : Que représentait pour vous la maison des Arts de Tunis et quelle dynamique avez-vous envie de donner à ce lieu  rebaptisé Centre National d’Art Vivant ?

Tout d’abord l’appellation Centre National d’Art Vivant n’est pas nouvelle. On la doit à Ali Louati, le 2ème directeur du lieu. Nous avons simplement repris cette appellation qui nous semblait mieux refléter la dimension pluridisciplinaire que je souhaite y impulser.

Pour moi, la Maison des Arts était devenue un lieu « fossile ». Les manifestations n’y étaient pas fréquentes et il s’agissait un peu toujours du même type de manifestations. A présent,  iI  ne s’agit pas de rester cantonné  aux arts plastiques mais de s’ouvrir à l’art en général tout en ayant une vraie réflexion sur l’art contemporain en Tunisie : design, photographie, musique, architecture, cinéma, théâtre, performance…

Mille et une Tunisie : La nouvelle appellation de ce lieu en Centre National d’Art Vivant  signifie-t-il un changement d’orientation artistique?

Je souhaite que le Centre National d’Art Vivant soit un lieu de connexions et d’entrelacement des arts,  ouvert sur la ville et les publics. Il s’agit de regrouper les artistes, syndicats d’artistes, galeristes, étudiants en arts, etc. autour des préoccupations de l’art contemporain. Il s’agit également d’accueillir les publics au sens large. Nous avons organisé des réunions de travail ouvertes à tout le milieu artistique tunisien. 4 commissions ont ainsi été mises en place chacune travaillant sur un domaine précis : une chargée de l’animation du lieu (ateliers pour enfants, adultes…, café des Arts, workshops, table ronde, signature de livre, etc.), une de la programmation et les 2 autres de la création d’une médiathèque et d’un journal du Centre. Les objectifs du Centre National d’Art Vivant sont de faire le lien entre Art et Université, de promouvoir les jeunes talents tunisiens et de faire de ce lieu un projet culturel et artistique à même de préparer le futur Musée d’art moderne et contemporain situé dans la Cité de la Culture (avenue Mohamed V).

Il y a énormément à faire et j’essaye de travailler dans la concertation avec les artistes et le ministère de la Culture.

Mille et une Tunisie : Avez-vous déjà une programmation ? Si oui laquelle ?

Oui, nous avons les 1ers éléments de notre programmation : le 27 Mai le Centre National d’Art Vivant organise une table ronde « Témoignages, historique et mémoire du lieu » en hommage à Jelila Hafsia,  la fondatrice. En juin, c’est à Ali Louati que nous rendrons hommage avec une table-ronde intitulée « Témoignages, historique et 1er Centre National d’Art Vivant ».

A venir également une exposition des travaux des étudiants en 3ème année et 5ème année des Ecoles d’Art de la république ainsi qu’un workshop « Archéologie et Art » en collaboration avec l’Université de Montréal. A l’échelle internationale, le Centre National d’Art Vivant présente une quarantaine d’œuvres d’artistes tunisiens du festival d el Mahress en collaboration avec le Festival des droits humains et des Cultures du monde du 18 au 20 Mai à Paris et le 24 Juillet prochain c’est entre New-York et Washington que l’art contemporain tunisien sera exposé. Une façon de montrer notre richesse, notre art et de promouvoir notre pays. Le Centre National d’Art Vivant est ainsi amené à vite devenir un lieu de communication mais surtout une plateforme d’échanges, de rencontres artistiques et de réflexions, ouverte à toutes et à  tous.

Propos recueillis par Aurélie Machghoul

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Journaliste et expert en communication, elle est la fondatrice du guide et magazine de voyage 1001Tunisie. A été Conseiller auprès du ministre du tourisme tunisien et reçu le Prix de l’Innovation Google Tunisie (Juin 2013). Passionnée de son pays, elle en connait les moindres recoins et a collaboré sur plusieurs livres, émissions tv, projets de développement.

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