Pur Sang, Barbe, Arabe-Barbe et Poney des Mogods ; l’élevage des chevaux a débuté à Sidi Thabet (banlieue de Tunis) dès la fin du XIXème siècle. Après les premières expériences de croisements entre les races locales et étrangères, l’élevage a trouvé sa voie dans l’importation des pur-sang arabe et la création d’un centre d’amélioration des chevaux au Nord-Ouest du pays.
Aujourd’hui, les haras de Sidi Thabet, El Battan, Raccada, Maknessy, Ben Guerdane, Kairouan, Sidi Bouzid, et Medenine perpétuent le cheval tunisien. Les hippodromes de Ksar Saïd et Monastir permettent aux cavaliers de se mesurer et au public de participer à la grande aventure équestre tunisienne.
Dans le cadre de grands festivals populaires, comme le Festival du Sahara à Douz qui se tient chaque année en décembre, ou de fêtes plus improvisées, le cavalier tunisien démontre qu’il n’a rien perdu de sa maestria séculaire en s’adonnant à de spectaculaires fantasias à cheval.
Barbe et Mogod, rois des plaines et princes des montagnes
Parmi les Pur-Sang, Barbe, Arabe-Barbe et Poney des Mogods du patrimoine équin de la Tunisie, on distingue les chevaux de plaine et de montagne.
Le « Barbe » est indéniablement un de ces rois des plaines. Son nom lui vient du mot « berbère » signifiant « originaire d’Afrique du Nord ». Doux, calme, résistant et taillé pour l’endurance, le « Barbe », héritier de 3000 ans d’histoire, est un peu l’ancêtre de nombreuses races de chevaux dans le monde entier. Compagnon d’Henri IV, Louis XIV, Napoléon… il est aujourd’hui le cheval idéal des sports hippiques et un atout incontournable pour le tourisme équestre tunisien.
Le prince des montagnes, c’est le « Mogod » ou poney tunisien. Pour se mettre à l’abri des invasions successives, il se serait réfugié dans la partie montagneuse entre Bizerte, Mateur, Béja, Aïn Drahem et Tabarka. Devenu un véritable montagnard, le « Mogod » s’est révélé parfait pour la selle; si bien qu’il est un auxiliaire privilégié pour l’attelage des petites charrettes, les jeux de polo et autres services de luxe. Son agilité, son caractère calme et énergique en font le compagnon idéal pour les enfants et les jeunes cavaliers en devenir. Une bonne raison de perpétuer cette race, liée à la grande aventure du cheval en Tunisie.
Le sport équestre ouvre sur le tourisme
La Tunisie hippique, c’est une porte ouverte sur un autre tourisme. Comme nous le dit Ikbel Bedoui, Président du Comité d’organisation des «Trophées du 114 », une telle organisation attire «des concurrents étrangers qui viennent en Tunisie avec leurs chevaux et accompagnateurs. C’est une niche à exploiter pour une clientèle à haut pouvoir d’achat qui paie le transport de ces chevaux (3 000 euros par cheval) ainsi que les frais d’avion et de séjour pour plusieurs personnes».
Les concours hippiques s’affirment donc comme « un produit visant une clientèle haut de gamme pour la Tunisie. Ils figurent dans le calendrier international et combinent judicieusement l’attrait du sport et du tourisme ».
Une équitation de découvertes
Le tourisme équestre, ce sont aussi des raids organisés pour découvrir le pays autrement. Cette formule s’adresse aux passionnés de cheval et de découvertes, comme aux curieux capables de tenir quelques heures en selle.
Au centre équestre de l’Hôtel « Le Sultan » à Hammamet, les joies du cheval et des galops sur la plage, sont combinées avec des découvertes comme le marché traditionnel de « Sidi Djedidi », les bains dans les sources naturelles d’eau chaude de « Lella Khadija », un détour par la région agricole de Zaghouan ou par la « sebkha » d’Enfidha… Au « Ranch nomade » à Ksar Ghilane, c’est la découverte du désert, de la culture nomade et de ses traditions équestres qui rendra votre séjour inoubliable.
Equitation traditionnelle ou « Jeu des chevaux »
Symbole de la virtuosité guerrière, « Lâb el-baroud », (jeu de la poudre), ou « laâb el-kheil » (jeu des chevaux) est une tradition équestre authentique qui simule les assauts et la tactique arabe et berbère du fait militaire traditionnel. Cette équitation se compose de « Mchef » pendant lequel un ou deux cavaliers jouent du « baroud » et exécutent des acrobaties faisant appel autant aux techniques de voltige qu’au courage des cavaliers en raison de la vitesse du cheval.
Le« Aked » est une tactique de groupe à laquelle se livrent entre 5 et 20 cavaliers sous la forme d’une charge militaire. Il s’agit d’une répétition théâtralisée des deux mouvements de la cavalerie en guerre: la charge rapide « el kerr »et la retraite subite « el ferr ».
Le dressage des chevaux répond à des règles spécifiques et le cavalier ne fait plus qu’un avec sa monture et se doit de connaître l’enchaînement exact les figures préparées en groupe.
L’art de la fête
Synonyme de fêtes à l’occasion de certains rites (comme le « moussem» ou la « zerda » – fêtes annuelles dédiées à un saint) ou encore de certaines fêtes religieuses comme « l’Aïd El Fitr », cette parade est une expression joviale de l’équitation traditionnelle tunisienne. Elle accompagne aussi la célébration des mariages en escortant la mariée jusqu’à son époux. Il s’agit alors de « Mdawari », une équitation festive qui souligne cet art de vivre autour du cheval en Tunisie. Introduit par les hilaliens, les chevaux sont alors habillés d’apparats. Ils dansent au rythme des tambours et les femmes laissent déborder leur joie au son de mille et un « youyous » à chacune de leur acrobatie
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