Un ancien ministre tunisien de l’environnement a été condamné à trois ans de prison pour son rôle dans l’importation illégale de 280 conteneurs de déchets en provenance d’Italie, selon les médias locaux de la capitale, Tunis.
Mustapha Aroui et plusieurs fonctionnaires du ministère ont été licenciés de leur poste en 2020 à la suite d’une enquête sur la manière dont les déchets avaient été importés.
Aroui a été arrêté en décembre 2020.
Tunis autorise l’importation de déchets plastiques pour le recyclage. Cependant, l’importation d’ordures ménagères est strictement illégale.
Plus tôt cette semaine, un tribunal de Tunis a condamné Aroui et trois autres à trois ans de prison chacun.
Un ancien employé du ministère a été condamné à 10 ans de prison, tandis qu’un autre suspect en fuite a été condamné par contumace à 15 ans.
Le lieu où se trouve le directeur de la société d’importation reste inconnu. Six autres personnes ont été acquittées.
« La Tunisie n’est pas le dépotoir de l’Italie »
Les conteneurs ont été importés de la région de Campanie, dans le sud de l’Italie, par une entreprise tunisienne qui a faussement affirmé qu’ils contenaient du plastique à recycler, plutôt que des ordures ménagères.
Les conteneurs sont restés pendant des mois dans le port de Sousse, mais 213 d’entre eux ont finalement été renvoyés en Italie en février de l’année dernière après un accord entre les deux pays.
Des consultations sont en cours sur le sort du reste, qui a été endommagé dans un incendie en décembre.
L’entreprise avait signé un contrat de cinq millions d’euros pour éliminer jusqu’à 120 000 tonnes de déchets.
L’affaire a mis en lumière le commerce mondial des déchets, qui se poursuit malgré les réglementations visant à empêcher les pays riches de déverser leurs déchets dangereux dans les pays plus pauvres.
Le scandale a déclenché des manifestations de colère en Tunisie, les habitants s’opposant à ce que leur pays soit utilisé comme « dépotoir » de l’Italie.