Des questions épineuses liées aux droits de l’homme et à la politique jettent une ombre sur la première visite du Meretz en Turquie

Le chancelier allemand Friedrich Merz se rend en Turquie pour sa première visite officielle, où il rencontre le président Recep Tayyip Erdogan, au milieu de questions brûlantes allant de la coopération militaire et des questions d’immigration aux critiques croissantes en matière de droits de l’homme.

Il est prévu que les négociations dans la capitale Ankara se concentreront spécifiquement sur la guerre en Ukraine et les efforts visant à ramener la paix au Moyen-Orient, la Turquie jouant le rôle de médiateur dans les deux conflits.

L’immigration et la coopération en matière d’armement constitueront probablement d’autres sujets importants lors des négociations. La Turquie contribuera probablement à l’expulsion des Syriens qui n’ont pas le droit de rester en Allemagne.

Dans le domaine de l’armement, lundi dernier a eu lieu la signature d’un accord sur la livraison d’avions de chasse Eurofighter à la Turquie, ce qui constitue un signal important. L’Allemagne participe à la production de ces avions en coopération avec la Grande-Bretagne.

Le fait qu’un nouveau mandat d’arrêt ait été émis contre le leader de l’opposition turque Ekrem Imamoglu, détenu sous enquête depuis mars dernier, pourrait jeter une ombre sur cette visite.

Le chef du Parti social-démocrate allemand et vice-chancelier, Lars Klingbeil, avait alors qualifié l’arrestation d’Imamoglu d’« attaque dangereuse » contre la démocratie en Turquie.

Lorsqu’on lui a demandé si le Meretz rencontrerait également des personnalités de l’opposition lors de sa visite, un porte-parole du gouvernement a déclaré que la rencontre avec Erdogan serait au centre de la visite, et a ajouté : « Je n’ai aucune information sur d’autres discussions. »

Pression sur Erdogan

Dans un contexte connexe, Human Rights Watch a appelé le Meretz à prendre une position claire sur la situation des droits humains en Turquie lors de sa visite à Ankara.

Emma Sinclair-Webb, la représentante de l’organisation en Turquie, a déclaré dans des déclarations à l’agence de presse allemande que le Meretz devait remédier aux lacunes de la démocratie turque.

Sinclair-Webb a ajouté que si l’on souhaite faire d’un pays un partenaire en matière de politique de défense, « l’Europe et l’Allemagne doivent veiller à ce que ce pays adhère au moins aux règles de base consistant à respecter les résultats des élections et à faire preuve d’un certain respect pour la démocratie ».

Elle a déclaré : « Cette année, nous avons été témoins de l’attaque la plus grave contre la démocratie turque », ajoutant que les enquêtes contre Imamoglu ne le visent pas seul, mais également l’ensemble du parti.

Elle a également condamné les restrictions imposées aux médias et les préjugés contre la communauté LGBT, ajoutant que la Turquie ne devrait pas échapper à la punition pour cette « destruction totale de la démocratie ».