Un juge tunisien ordonne l’emprisonnement de l’opposante Abir Moussi

Un juge tunisien a ordonné jeudi l’emprisonnement d’Abir Moussi, une opposante de premier plan au président Kais Saied, deux jours après son arrestation à l’entrée du palais présidentiel.

L’affaire concernant Mme Moussi s’est poursuivie pendant des heures tandis que ses partisans se rassemblaient, avec des slogans exigeant sa libération immédiate et certains contre M. Saied.

Son avocate, Nafaa Laaribi, a confirmé la décision du juge.

Le président du tribunal d’instruction du tribunal a ordonné un mandat de dépôt après que le procureur d’appel de Tunis a ouvert une enquête « sur ses agissements du 3 octobre, qui constituent plusieurs crimes punis par la loi ».

Aucun autre détail n’était immédiatement disponible.

Mme Moussi, qui dirige le Parti constitutionnel libre, a été « kidnappée » devant le palais de Carthage, selon son assistant.

Son parti a déclaré que son téléphone avait été saisi et qu’elle avait été emmenée dans un lieu inconnu avant d’arriver au poste de police.

Les proches d’avocats et de politiciens de l’opposition détenus ont lancé une requête auprès de la Cour pénale internationale pour enquêter sur les allégations de persécution politique et de violations des droits de l’homme sous M. Saied.

Lundi, ils ont déclaré qu’il y avait eu une « augmentation importante » de « la répression et des violations massives des droits de l’homme » à la demande de M. Saied.

Parmi eux se trouve Yusra Ghannouchi, fille de l’ancien président du Parlement Rached Ghannouchi, qui a entamé une grève de la faim ce week-end pour soutenir l’éminente figure de l’opposition Jaouhar Ben Mbarek.

Mme Moussi a déclaré qu’elle s’était rendue au registre présidentiel plus tôt mardi pour déposer un recours contre un décret présidentiel avant les élections locales de cette année.

Elle a ensuite organisé un sit-in devant le palais de Carthage après le rejet de son appel.

Mme Moussi fait partie des dizaines de responsables de l’opposition arrêtés cette année.

Le système judiciaire a arrêté des responsables des médias, du monde des affaires et de la justice ayant des liens avec l’opposition, que M. Saied a qualifié de « terroristes » complotant contre l’État.