Caressant le rêve d’introduire un tourisme durable, écologique et différent dans la région, il a pris l’initiative de créer un concept qui se base sur la randonnée, les classes découverte, l’hébergement chez l’habitant…

Son projet est confronté à la réticence des banques qui dit-il « n’aiment pas financier les projets touristiques dans cette région parce que les décideurs au niveau du siège n’y ont jamais mis les pieds bien que les directeurs régionaux ont des avis favorables ». Cet appel du cœur exprime la dure réalité qu’affrontent les innovateurs à l’heure où notre tourisme a en bien besoin. Des zones oubliées où l’on n’investit si peu.

A l’instar de nombreux autres promoteurs, Taha Drissi sent que depuis la révolution, les choses peuvent et doivent changer. C’est pour cela qu’il s’est démené dans tous les sens et peut déjà compter sur l’engagement de certaines agences de voyages et tours opérateurs qui sont à l’affut de produits dans ce genre.

Tahar Drissi connait bien sa région. Il vit actuellement dans un « douar » et se bat pour mettre en avant sa ville et tout son patrimoine. « Les atouts de ma région sont énormes et ne demandent qu’à être exploitées pour du tourisme local ou général. Je dispose chez moi d’une chambre d’hôte. J’invite tout le monde à visiter les régions si peu connues de notre pays qui dispose de forêts, de sites archéologiques, de réserves naturelles, de barrages, de rivières, etc. »

A l’heure où la Tunisie remet sur le tapis une étude d’évaluation des réserves au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, en vue de favoriser la création de réserves et de développer leur gestion, on pourrait y allier des compétences locales et les autres ministères concernés afin d’identifier sur le terrain les initiatives qui pourraient donner vie à ce qui est resté pendant trop longtemps des études laissées au placard.

Nul ne doute que « la diversité des sites et des paysages naturels en Tunisie, permet de développer le tourisme écologique, dans des réserves telles que Chaambi, Boukornine, Faîja et Saddine », comme l’a souligné à cette occasion le secrétaire d’Etat chargé de l’Environnement. Reste à insuffler ce qu’il faut de vie, d’animation, de communication, de diversifications…

Le couvert forestier atteint en Tunisie 1,3 million de hectares, soit près de 13% de la superficie totale du pays. Préserver ces espaces, adapter les programmes de boisement aux spécificités sociales, écologiques et bioclimatiques de chaque zone sont des urgences. Créer de la valeur de l’emploi en est une également.

Amel Djait

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