Le président tunisien remplace le Premier ministre alors que l’économie vacille

Le président tunisien Kais Saied a limogé la première ministre Najla Bouden sans explication cette semaine. Il l’a immédiatement remplacée par l’ancien cadre de la banque centrale Ahmed Hachani, chargé de surmonter les défis économiques « colossaux » auxquels le pays est confronté.

La Première ministre Najla Bouden avait été la première femme à diriger un gouvernement en Tunisie.

La nouvelle a été annoncée par un communiqué de presse et une vidéo de la présidence peu avant minuit mardi.

Aucune explication officielle du déménagement n’a été offerte.

Le Premier ministre tunisien Najla Bouden donne une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre libyen basé à Tripoli à Tunis, la capitale tunisienne, le 30 novembre 2022, lors de sa visite de travail de deux jours. (Photo de FETHI BELAID / AFP) © FETHI BELAID / AFP

Cependant, plusieurs médias tunisiens ont déclaré que Saied était mécontent d’un certain nombre de pénuries, notamment une pénurie de pain dans les boulangeries subventionnées par l’État.

Saied a immédiatement nommé Ahmed Hachaniin pour remplacer Boudé qui, jusqu’à présent, travaillait à la banque centrale tunisienne.

Il a étudié le droit à l’Université de Tunis, où Saied a enseigné, mais est inconnu du public.


« Des défis colossaux »

Au cours de la courte cérémonie d’investiture, le président a déclaré : « Il y a des défis colossaux que nous devons surmonter avec une volonté solide et forte, afin de protéger notre patrie, notre État et la paix sociale ».

Ces derniers jours, le gouvernement a tenu plusieurs réunions, dont certaines avec le président et des ministres, sur le problème des pénuries de pain subventionné dans plusieurs régions.


Saied a récemment déclaré que « le pain est une ligne rouge pour les Tunisiens », et, selon les médias, il craint une répétition des émeutes du pain qui ont fait 150 morts en 1984 sous Habib Bourguiba, le premier dirigeant tunisien post-indépendance.

Le pays fait face depuis des mois à des pénuries sporadiques de farine, de semoule, de sucre, de café et d’huile alimentaire, liées, selon les économistes, à l’exigence de paiement anticipé des fournisseurs, ce que la Tunisie peine à faire.

(avec AFP)