La Tunisie a restitué 60 millions d’euros (63 millions de dollars) fournis par l’UE à titre d’aide budgétaire, une somme que le président tunisien Kais Saied a qualifiée la semaine dernière de simple charité, a déclaré un représentant du bloc. Le National.
« La Commission a été informée que la Tunisie a restitué le paiement de 60 millions d’euros », a indiqué le représentant dans un courriel.
« Cela ne change rien au fait que nous continuons à travailler sur les cinq piliers du MoU », ont-ils ajouté, en référence à un accord conclu cet été qui vise à contenir les départs de migrants par mer depuis la Tunisie vers le bloc.
L’accord, d’une valeur globale d’un milliard d’euros (1,12 milliard de dollars), repose sur cinq piliers, notamment le renforcement des liens commerciaux et un partenariat dans le domaine de l’énergie durable.
Mais sa mise en œuvre semble de plus en plus incertaine après que M. Saied a rejeté la semaine dernière une aide d’environ 127 millions d’euros de l’UE. Il a affirmé que la Tunisie « accepte la coopération mais pas la charité ».
L’enveloppe comprenait 67 millions d’euros destinés aux garde-côtes tunisiens pour lutter contre les trafiquants d’êtres humains et renforcer les contrôles aux frontières, ainsi qu’un soutien budgétaire de 60 millions d’euros, prévu avant l’accord de cet été.
Le commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, Oliver Varhelyi, a écrit sur les réseaux sociaux que la Tunisie était libre de « restituer l’argent ».
« La mise en œuvre du MoU (protocole d’accord) devrait se poursuivre une fois que la Tunisie reviendra à l’esprit de notre partenariat stratégique et global basé sur le respect mutuel », a-t-il déclaré sur X, anciennement Twitter.
Selon les médias tunisiens, Tunis a restitué 60 millions d’euros à l’UE le 9 octobre.
La mise en œuvre de l’accord a également provoqué une querelle publique entre la Commission européenne, l’organe exécutif du bloc, et le Conseil de l’UE, où les dirigeants nationaux se réunissent pour prendre des décisions majeures.
Le Conseil a accusé la Commission de l’exclure de l’accord, une accusation qu’il rejette.