La Libye a ordonné la fermeture « immédiate » de son principal poste frontière avec la Tunisie à la suite d'affrontements entre groupes armés et forces de sécurité côté libyen, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Le poste frontière de la zone désertique de Ras Jedir, à environ 170 kilomètres de la capitale libyenne Tripoli, est le principal point de passage entre les deux pays d'Afrique du Nord.
Le ministère libyen de l'Intérieur a déclaré dans un communiqué avoir ordonné la fermeture du poste « après que des groupes hors-la-loi ont attaqué le poste afin de créer le chaos ».
Il a indiqué que ces groupes sont impliqués dans des activités de contrebande, ce qu'ils « considérent comme leur droit ».
La fermeture du poste frontière vise à « mettre en place des dispositifs de sécurité pour rétablir le travail du poste » et garantir qu'il fonctionne « sous l'autorité et la légitimité de l'État ».
Selon les médias locaux, des affrontements ont éclaté lundi soir entre les groupes armés qui contrôlent Ras Jedir et les forces de sécurité envoyées par Tripoli.
Lundi, le ministre libyen de l'Intérieur, Imad Trabelsi, a ordonné aux services chargés de l'application des lois du ministère d'intervenir à Ras Jedir pour « lutter contre la contrebande et les violations de la sécurité » et pour faciliter les déplacements.
Un commerce frontalier lucratif
Des groupes originaires des villes de la zone frontalière contrôlent Ras Jedir depuis des années, bénéficiant du lucratif commerce frontalier parallèle.
Des milliers de familles tunisiennes du sud vivent également du commerce.
Sa fermeture interrompt le transport de marchandises dans les deux sens, ainsi que la circulation de nombreux Tunisiens travaillant en Libye et de Libyens cherchant des soins médicaux en Tunisie.
La Libye a encore du mal à se remettre des années de guerre qui ont suivi le renversement et la mort du dictateur de longue date Mouammar Kadhafi en 2011.
Le pouvoir du pays est partagé entre des administrations rivales : Tripoli à l'ouest et Benghazi à l'est.